- saucissonner
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• 1886 « manger du saucisson »; de saucisson1 ♦ V. intr. Fam. Manger, sans couverts ou sans table mise, un repas froid. Saucissonner sur l'herbe : pique-niquer. Les voyageurs se mirent à saucissonner dans le train.2 ♦ V. tr. (1954) Découper, répartir en tranches. Émission télévisée saucissonnée par des spots publicitaires.saucissonnerv. intr. Fam.d1./d Se restaurer sommairement avec du saucisson, des plats froids, des sandwichs.d2./d Découper en tranches. Le film était saucissonné par de la publicité.⇒SAUCISSONNER, verbeFamilierA. — Empl. intrans. Manger du saucisson avec du pain; p. ext., faire un repas froid, sur le pouce, en plein air, ou sans se mettre à table. Le touriste de seconde classe a de moins en moins envie de « saucissonner » même s'il n'use pas du wagon-restaurant, trop cher (DEFERT, Pol. tour. Fr., 1960, p. 72). Ils ont roulé toute la nuit, saucissonnant dans la voiture, pour profiter de la mer dès le petit matin (Le Nouvel Observateur, 3 mai 1976 ds GILB. 1980).B. — Empl. trans.1. Saucissonner qqn. Ficeler comme un saucisson. Il se précipite sur l'écharpe dans laquelle on m'a saucissonné (VALLÈS, J. Vingtras, Insurgé, 1885, p. 231). [Carassan] enroula cette corde autour des jambes de Saint-Maury, le saucissonna des pieds à la tête (MAGNANE, Bête à concours, 1941, p. 396).2. Saucissonner qqc. Découper en tranches. P. métaph. Seul [le Père Louis], avec un chat et un coq, et le tic-tac de cette sacrée horloge qui saucissonne l'éternité (LA VARENDE, Sorcière, 1954, p. 20).Prononc.:[
], (il) saucissonne [-
]. Étymol. et Hist. 1. 1885 « ficeler comme un saucisson » (VALLÈS, loc. cit.); 2. 1886 « manger du saucisson » (En revenant de la revue ds P. BARBIER et F. VERNILLAT, Hist. de France par les chansons, p. 86); 3. 1954 « découper comme un saucisson » (LA VARENDE, loc. cit.). Dér. de saucisson; dés. -er.
DÉR. 1. Saucissonnage, subst. masc. a) Action de ficeler comme un saucisson. La mère a appelé les voisins au secours et ça s'est terminé par un saucissonnage et un coup de fil hâtif à la police (H. BAZIN, Fin Asiles, 1959, p. 91). b) Au fig. Découpage, étalement (d'un programme, d'un équipement, etc.). L'administration mettait des tronçons d'autoroute de 15 à 30 km en adjudication, en dissociant les ouvrages d'art, le terrassement et la chaussée. C'était la règle du saucissonnage (L'Express, 27 déc. 1971 ds GILB. 1980). — []. — 1res attest. a) 1959 « action de ficeler comme un saucisson » (H. BAZIN, loc. cit.), b) 1971 au fig. « action de découper en tranches » (L'Express, loc. cit.); de saucissonner, suff. -age. 2. Saucissonneur, subst. masc. Personne qui saucissonne (supra A). M. Guérin termine sa défense du campisme en nous assurant qu'il est, en revanche, tout à fait d'accord avec le rapporteur pour distinguer les « saucissonneurs », qu'il réprouve, des vrais campeurs (Le Figaro, 1er janv. 1953, p. 5, col. 6). — [
]. — 1re attest. 1953 id.; de saucissonner, suff. -eur2.
BBG. — BLOCHW.-RUNK. 1971, p. 131. — GUILLEMARD (C.). Les Mots d'orig. gourmande. Paris, 1986, p. 245. — QUEM. DDL t. 25, 31.saucissonner [sosisɔne] v.ÉTYM. V. 1950; attestation isolée, 1894; de saucisson.❖———I V. intr. Fam. Manger, sans couverts ou sans table mise, un repas froid. || Saucissonner sur l'herbe : pique-niquer. || Les voyageurs saucissonnaient dans le train.0 Mon métier, que je lui dis, n'a rien à voir avec vos petits gueuletons, et je ne gagne pas ma vie, moi, monsieur, à saucissonner dans les paysages historiques.Jacques Perret, le Machin, « Le pique-nique », p. 133.———II V. tr (1886).1 Attacher, ficeler comme un saucisson. ⇒ Saucissonné.2 Fig. Découper, répartir en tranches (⇒ Saucissonnage, 2.).❖DÉR. Saucissonnade, saucissonnage, saucissonneur.
Encyclopédie Universelle. 2012.